Hé, t'as vu, les trois cloches ?
Quelles cloches, de qui tu veux parler ?
Des nouvelles cloches !
Ah oui, elles sont belles, mais j'ai peur...
Peur ?
Ben, déjà que certains sont gênés par les cloches qui sonnent la nuit, si en plus on a un concert...
Mais non, celles-là c'est réservé aux fêtes...
Mouais, mouais... Dis, t'as vu, y'a des noms gravés dessus !
Oui j'ai vu, gravés dans le marbre à jamais !
Non, pas dans le marbre : dans la fonte !
Enfin oui, on avait compris. Mais au fait, je comprends pas toujours pas un truc : c'est quoi la séparation de l'Eglise et de l'Etat ?
Ben chacun son boulot... C'est vrai que là... Enfin on va pas polémiquer, déjà que...
Ouais t'as raison, faudrait pas qu'on te reproches encore d'être un mauvais coucheur.
Et un mauvais coucheur pour un gérant de chambres d'hôtes...
Et en plus sur le chemin de Saint-Jacques !
Y'a des jours, te te jure, t'exagères.
Hé, tu sais ce qu'on dit : quand les bornes sont franchies, y'a plus de limite...
Toi tu cherches le bâton pour te faire battre.
Tu sais ce qu'il écrivait, Gustave Courbet, en 1870 ? « J’ai cinquante ans et j’ai toujours vécu libre. Laissez-moi terminer mon existence libre. Quand je serai mort, il faudra qu’on dise de moi : celui-là n’a jamais appartenu à aucune école, à aucune église, à aucune institution, à aucune académie, surtout à aucun régime, si ce n’est celui de la liberté ». Hé bé voilà, c'est dit.
Allez, on arrête, à la tienne !
Tchin !