Pierre Coello a écrit: Le 4 décembre, nous célébrons ste Barbe, fête des mineurs. En hommage à nos parents qui ont passé leur vie au fond de la mine pour éviter à leurs enfants d'y descendre, j'ai écrit ce poème qui peut se chanter sur l'air de Nuit et Brouillard de Jean Ferrat: Au pied du noir terril, au péril de leur vie, Esclave du charbon au fond des galeries, Parfois les reins brisés et les membres meurtris, Au cœur de la colline, ils creusaient jour et nuit. Ils s'appelaient Simon, Wladimir ou Garcia Et rêvaient d'un bonheur qu'ils ne connaissaient pas Cernés par le grisou dans la moiteur du puits, Ils côtoyaient la mort tout au long de leur vie. Quand ils sortaient du trou, noircis par le charbon, L'angoisse se lisait encore sur leur front Ils s'étaient habitués à vivre avec la peur Et l'échine courbée sous le poids du la beur. Quand ils montaient au jour, aveuglés de lumière, Les rayons du soleil leur brûlaient les paupières Mais ils gardaient encor' la force de sourire A l'épouse ravie de les voir revenir. Je crois revoir encor', comme quand j'étais enfant, Le visage noirci, le regard bienveillant De celui qu'aujourd'hui j'appelle encore papa Que ma mère serrait tendrement dans ses bras. Comme tous au village il n'avait pas choisi Mais c'était son destin d'aller au fond du puits Pour nourrir sa famille ici la tradition, C'était en ce temps là, d'être mineur de fond Ils ont beaucoup souffert dans la fosse là bas Les vêtements mouillés, les tristes repas froids Mais ils ont découvert cette fraternité Qui donne sa noblesse à leur rude métier. La famille avant tout était leur bien précieux. Ils aimaient leurs enfants comme on vénère un Dieu. Au paradis là-haut, quand viendra le grand soir, Ne soyez pas surpris de voir des anges noirs. Ils étaient nos aïeux, ils étaient nos parents. De toute la famille ils étaient les garants. Ils restent à nos yeux des grands parmi les grands. Ils étaient nos aïeux, ils étaient nos parents Pierre Coello

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