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23 avril 2010 5 23 /04 /avril /2010 19:46

   Camplong, dans les hauts cantons. A deux pas de Graissessac, lui-même à dix kilomètres de Saint-Gervais. Camplong, qui connaît ? Mais oui, c’est bien sûr, « là où les gendarmes ont trouvé des caches d’armes de l’E.T.A. ! » Devenu célèbre l’espace de quelques jours, le petit village est retombé dans sa torpeur habituelle... Il n’y a pas que des terroristes à Camplong ! Là-bas, il y a un correspondant du Midi Libre, qui s’appelle Villemagne. Oui, je sais, à Midi Libre, ils y perdent leur latin.

« -Villemagne l’Argentière ? -Non non ! Villemagne de Camplong ! ». Un peu comme Bousquet, correspondant à Saint-Gervais, quoi...

-Le Bousquet d’Orb ? – Non, non ! Bousquet de Saint-Gervais ». Enfin bref, on retrouve de moins en moins  des articles écrits par Bousquet à la localité du Bousquet. Quant aux articles de Villemagne à la localité de Camplong, il faut les chercher, hein... D’abord, à Camplong, il ne s’y passe pas grand-chose. Ensuite, monsieur Villemagne, il vient de fêter ses 95 printemps ! Et ça a été l’occasion, pour Pierre Rivas, de signer un bel hommage à notre ami, que voici :

 

   "Au pied de la route qui conduit à Camplong, dans la haute vallée de l'Orb, un panneau annonce ce « village qui résiste au temps ». Un slogan à l'image du doyen des correspondants, Albert Villemagne, qui affiche fièrement, depuis le 26 mars dernier, 95 ans d'existence... Dont 52 consacrés pour une bonne partie à Midi Libre.


C'est en effet en 1958 que l'homme, héritier d'un usage familial qui consistait à distribuer le journal, L'Eclair d'abord, puis Midi Libre, écrivit les premiers articles qui relataient la vie du village. Camplong, proche de Graissessac où l'on extrayait encore la houille, avait compté jusqu'à un millier d'habitants. Il n'en sont plus qu'un gros quart, aujourd'hui, à disputer à la nature un espace de vie où l'on sait encore ce que « entendre une mouche voler » veut dire. Quasi cul-de-sac au bout d'une route serpentine, Camplong est dominé sur ses hauteurs par trois ou quatre éoliennes silencieuses qui brassent l'air en rapportant quelque pécule à la commune. Un village qui n'attend plus que l'ADSL pour rester connecter définitivement à la modernité. Et l'on parierait volontiers que, dès son arrivée, Albert Villemagne s'empressera de s'initier à l'informatique...


   Pour l'heure, le correspondant doit bien se contenter du fax pour transmettre sa copie à la rédaction de Béziers. Et comme il ne possède pas encore de disque dur externe ou interne pour stocker ses archives, c'est dans un petit cahier qu'il colle et conserve soigneusement les innombrables articles qui disent et redisent l'histoire du village. C'est qu'il le connaît bien, Albert, son village ! Il y est né et y a grandi trop vite pour, dès l'âge de 14 ans, comme tous les « ados » du pays, descendre à la mine puiser la houille. Ce même Albert, jamais fatigué de travailler et qui, droit dans les yeux, lorsque vous lui parlez « retraite », vous avertit fermement : « Surtout, si vous vous arrêtez, ne restez pas sans rien faire ! »


   De la mine au bureau, de la guerre au STO (Service du travail obligatoire), Albert a roulé sa bosse à travers une vie pas toujours vernie. Et si ses yeux scintillent toujours trahissant une vivacité d'esprit rare, c'est parce qu'il a su toujours en voir les plus heureuses facettes.
Albert Villemagne  rayonne. Lucide et comme avide d'en savoir toujours un peu plus, il vous tient des propos sur le présent et le futur de la presse, d'Internet et de l'information, qu'on aimerait bien entendre chez ceux qui en sont plus sûrement aujourd'hui les enfants.
Pas vraiment rose, mais pas forcément noir, le présent interroge. Mais Camplong reste lumineux quand le printemps vient y refaire ses gammes au-dessus du pays d'Orb. Dans son nid de verdure, le village continue de traverser le temps avec, pour témoin assidu, Albert, 95 ans, qui vit toujours d'émerveillement et de curiosité, d'amour d'écrire et de conter."

 

   Voilà. Ce petit article n’est paru que dans le cercle restreint des correspondants, j’ai pensé qu’il méritait d’avoir sa place ici aussi. On peut aller visiter Camplong et rendre visite à son correspondant Villemagne. Et entrer par la même occasion au « Grand café de Camplong », lieu de culture et d’animations diverses, tenu par la famille Joucla.

 

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