« Ne coupe pas mon arbre
Je voudrais qu’on le garde
S’il te plaît Monsieur
Ne coupe pas mon arbre
Je voudrais qu’on le garde
Même s’il est très vieux »
 (Marc Pinget)

Hier soir, ils sont venus sur la place et ont entamé la coupe d'un autre platane. Triste fin d'année. Ses voisins, décorés de quatre ampoules lumineuses, se sont mystérieusement éteints comme pour une veillée funèbre. Ils avaient commencé il y a quatre ans déjà. Des arbres malades comme ceux du canal du midi. Aux troncs creux et devenus dangereux. La double peine : malades et condamnés à mort ! Ces bruits de tronçonneuse, c'est encore pire que ceux de la roulette chez le dentiste, ça fait grincer des dents. Ici, c'est le jeu de la roulette russe : celui-là ou celui-là ? Passera 2017 ou passera pas ?

Les arbres partiront en morceaux, stockés dans l'attente d'un feu de cheminée par ceux qui les veulent. Faire place nette, c'est un peu ça. Une place qui devrait connaître prochainement sa dernière tranche de travaux. Tiens, en parlant de tranche, la tronçonneuse s'est remise en route.

Comme dans toutes les histoires, il y a la bonne et la mauvaise nouvelle. La bonne, c'est que les rayons du soleil n'auront plus à se frayer un passage entre les branches. La mauvaise, c'est que cette place, multi centenaire, tant appréciée, ne sera plus jamais comme avant. Manquerait plus que Jésus sur sa croix nous soit kidnappé, tiens. Ah merde, j'ai encore trop parlé...

P.S. : Sublime ou subliminal ? Ce matin au réveil, je me suis surpris en train de chanter du Johnny. Il fallait que ça arrive, cette chose-là. Heureusement qu'il y a eu ce bruit de tronçonneuse, j'ai dans la tête la chanson de Dutronc, « De grâce, de grâce, monsieur le promoteur, ne coupez pas mes fleurs ». C'est pas mieux, c'est tellement triste, mais je supportais plus Johnny.

Voir les commentaires