Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 novembre 2014 2 04 /11 /novembre /2014 09:29

AVERTISSEMENT : ceci est une fiction. Toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé serait donc une pure et fortuite coïncidence, ça va de soi.

Avec, dans le rôle principal : Le répoutégaïre ; dans le rôle du plaignant : le mauvais coucheur ; script et illustrations : Bibi ; Habillement : le roumégaïre.

 

 

Toc-toc-toc (ça, ce sont les trois coups avant que le rideau se lève, c’est pas quelqu’un à la porte).

 

Acte I, scène 1. En ce troisième jour après la catastrophe survenue un 18 septembre de l’an 2014 après Jésus Christ, Bruno B. se présente ci-devant son assureur. Son assureur est au bord de la mer, mais Bruno B. lui est au bord des larmes : il a subi des dégâts chez lui. Qu’à cela ne tienne : il est bien assuré, heureusement. Son assureur lui explique ainsi que, au lieu de faire une déclaration en catastrophe naturelle, ce qui ferait perdre à son assuré une franchise de 380 euros, ce dernier n’a qu’à faire une déclaration de dégâts des eaux pour ne perdre qu’une franchise de 139 euros. Monsieur B. sort content.

 

Acte 1, scène 2. Huit jours plus tard, un expert passe au domicile de Bruno B. qui n’a pas perdu de temps : il avait demandé des devis d’entrepreneurs pour des réparations qui se chiffraient à plus de 7000 euros. Mais ce monsieur estime que certains travaux ne sont pas pris en charge, et que donc l’assurance ne remboursera que 2500 euros…  La différence, c’est la casquette que l’assuré entreposera devant sa porte et que vous pourrez remplir à votre gré.

 

Acte II scène 1. Ce n’est pas tout, monsieur B. est propriétaire d’une autre maison qui a pris l’eau elle aussi. Son locataire a fait le nécessaire auprès de son assurance qui a mandaté un expert et qui annonce à Bruno B. que ce dernier devra s’affranchir de la somme de 380 euros qui représente la franchise à payer ! Bruno B. fait des bonds, heureusement qu’il a appris à sauter, mais c’est ainsi : quand on est propriétaire, on est donc nécessairement riche, et l’on n’a pas le droit de se plaindre ! Et puis, l’assureur s’exclame : « Vous avez qu’à vous en prendre à Hollande »… Il faut virer Hollande ! Si, si, les autres, c’est mieux.

 

Acte III. Pour consoler tout le monde, on apprend que G. M., propriétaire de plusieurs appartements à Mamalou (A Mamalou, si as d’argent, porta lou, si as de mal, garda lou), a fait quatre déclarations de sinistres, il devra donc payer quatre fois trois cent quatre vingt euros, même si deux de ses loyers sont impayés, mais là on est hors sujet.

 

Acte IV. Du côté de Saint-Etienne-des-Trois-Choux, on apprend par le Midi Libre, grand quotidien de désinformation du Midi, qu’un couple et ses six enfants, sinistrés, viennent de recevoir un arrêté d’interdiction pour leur réinstallation. C’est vrai quoi, ils habitaient au bord de l’eau, chose que personne n’avait vu jusqu’ici, mais vu la tournure des événements, aucun maire ne va désormais se mouiller (pardon), et de nombreux projets vont tomber à l’eau (re-pardon). Et puis z’ont qu’à arrêter de se plaindre, les sinistrés, est-ce que je me plains, moi, hein ? Et puis six enfants, hein ! Six gosses !  Moi quand j’ai six petits chats, j’en noie au moins la moitié !

 

A Saint-Etienne-les-Troix-Choux, le maire déclare : « Je me protège ». A Mamalou, le maire déclare : « Ah bon ? Moi j’arrive, je sais pas ce qui se passe, j’étais pas là, c’est pas moi, c’est la faute à Voltaire, ou à Rousseau, si le camping était en zone inondable, z’avaient qu’à planter leurs tentes sur des canots pneumatiques et puis voilà ». Et ça c’est bête comme chou, parce que s’ils avaient planté leurs tentes sur des canots pneumatiques, les canots auraient crevé (merci qui ? Heureusement que je suis plein de perspicacitude).

 

Acte V. Jacques Brel chante : « Quand on n’a que l’humour… » pendant que les chœurs entonnent du Jacques Brel à l’église au profit des sinistrés (entrée 10 euros ou plus), heureusement qu’ils chantent bien parce qu’on avait peur au départ qu’ils fassent pleuvoir !

 

Et voici que Patric arrive à la salle culturelle miraculeusement sauvée des eaux, pour entonner des trucs que personne ne comprend vu que c’est du patois et que ça va trop vite pour chercher dans le dictionnaire.

 

On vous l’avait bien dit, vous z’aviez qu’à m’écouter : après la stupeur, la colère.

 

Rideau. Applaudissements please.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : La-Tribune-de-Saint-Gervais-sur-Mare
  • : Informations locales et régionales, billets d'humour et d'humeur, photos, en toute liberté et indépendance.
  • Contact

Recherche

Pages

Liens